Barbe Noire

 Dans la catégorie Angleterre

Barbe Noire reigna sur les mers et océans durant deux longues années. Lui et son équipage terrorisaient tous les marins qui traversaient l’Océan Atlantique, pour rejoindre la mer des Caraïbes, de 1716 à fin 1718.

Leur stratégie habituelle consistait à surprendre les navires marchands en particuliers, à l’aube du crépuscule.

Ces pirates rusés avaient pour habitude de hisser au pavillon le drapeau d’un pays choisi au préalable, afin de feindre une présence amicale. Mais une fois proche du navire ciblé, le drapeau changeait pour laisser place à celui de Barbe Noire, au dernier moment.

La grande majorité des navires marchands se rendaient sans résistance, dès qu’ils apercevaient le drapeau de Barbe Noire. Par contre, s’ils décidaient de se battre, après plusieurs sommations, Barbe Noire et ses marins n’hésitaient pas à se lancer à l’abordage du bateau concerné.

En général, la première personne ciblée était le marin maniant le gouvernail. Le navire partant à la dérive, il était harponné, et amené vers le bateau pirate. Ce qui permettait ensuite à l’équipage de passer d’un navire à l’autre.

Les passagers étaient alors faits prisonniers et otages. Les cabines étaient évidemment pillées, et vidées de leur or, argent et bijoux.

Ces scènes de pillage ont duré à peu près deux longues années de terreur.

Barbe Noire, Britannique d’origine, et né en 1690, a pour véritable nom Edward Teach. Il débuta sa carrière sur les navires corsaires Anglais en Jamaïque. Pour rappel, les navires corsaires étaient en réalité des bateaux privés, lourdement armés, et mandatés par les dirigeants des pays en guerre à cette époque.

La mission principale des corsaires était de harceler et détruire les navires ennemis. Ainsi donc, la Reine Anne de Grande-Bretagne autorisa Edward Teach à couler tous navires Français et Espagnols afin de s’approprier leurs cargaisons pendant la Guerre de Succession d’Espagne.

Une fois cette guerre terminée, Edward Teach était devenu un marin à part entière, ainsi qu’un voleur expérimenté. Il rejoignit alors un groupe de pirates Caribéens.

Rapidement, l’intrépide Edward Teach devint le capitaine de son propre navire, volé, évidemment. Il fit de ce navire une véritable forteresse flottante, en y ajoutant canons et bardages de renfort, et rendit aussi ce navire particulièrement maniable. Il pouvait transporter jusqu’à 250 marins.

Les butins des navires marchands attaqués étaient principalement composés de grains, de mélasse, de tonneaux de rhum, de cordes, d’outils et de munitions. Le partage des butins se faisait toujours selon un ensemble de règles très respectées. Entre autres, le capitaine et les officiers obtenaient les parties les plus importantes et précieuses.

A mesure que la notoriété de Teach grandissait dans les eaux Caribéennes, sa barbe et ses cheveux devenaient plus denses. Ainsi donc la légende de Barbe Noire était née. Il se mit alors à tresser sa barbe, et la nouer avec des bandes noires. Il prit également l’habitude d’ajouter à son chapeau un cordage fumant afin de se donner un air plus agressif encore.

La férocité de Barbe Noire fut démontrée par de nombreux actes tels que celui-ci : un jour, un passager refusant de donner sa bague surmontée d’un diamant, se fit couper le doigt par Barbe Noire.

Un autre jour, autre marée, Barbe noire s’empara d’un navire marchand qui transportait des personnes fortunées, dont plusieurs enfants, vers Charlestone (Caroline du Sud). Après l’abordage, les otages furent entassés dans les lugubres cales du navire.

Chaque jour, durant cette captivité, Barbe Noire descendait voir les otages, afin de les menacer de les tuer. Et ceci, tant que les habitants de Charlestone n’acceptaient pas de lui donner une rançon particulière : des médicaments et équipements de soin.

Mais un jour, l’ultimatum n’ayant rien donné, il descendit afin de les tuer. Au même moment, les habitants de Charleston acceptèrent le deal, et apportèrent la rançon demandée. Les otages furent dépouillés, habits compris, puis relâchés.

C’est alors que Barbe Noire décida de s’installer en Caroline du Nord, qui était une colonie Britannique, lieu idéalement placé pour surveiller les navires de passage aux abords des côtes Américaines. Les habitants locaux toléraient sa présence, car ils lui rachetaientt les biens volés, souvent de très grande qualité, car les prix établis par Barbe Noire était bien plus bas que ceux du marché.

Mais les colons Britanniques avaient eu vent du trafic de Barbe Noire.

A l’automne 1718, Barbe Noire rejoignit l’une de ses îles favorites, Ocracoke, afin d‘y organiser une gigantesque fête au cours de laquelle tous les pirates pouvaient danser, boire à volonté, et profiter des feux d’artifices.

D’autres pirates célèbres se joignirent la fête, qui fit tant de bruit qu’elle vint aux oreilles d’Alexander Spostwood, à cette époque gouverneur de Virginie. Ce dernier vit en cette occasion l’opportunité d’arrêter Barbe Noire, et commença à préparer sa capture.

Le gouverneur envoya alors des chaloupes, toutes commandées par le Lieutenant de la Royal Navy, Robert Maynard. Barbe noire aperçut les bateaux, et sut immédiatement qu’il était piégé.

Seuls, des bancs de sable les séparaient des militaires venus les capturer.

Au matin suivant, les bateaux accostèrent, et l’assaut fut lancé.

Les hommes de la Navy étaient préparés, et riaient d’avance à propos de l’issue du combat à venir.

Mais Barbe Noire avait bien plus de ressources qu’imaginable.

Les pirates de Barbe Noire, inquiets, se mirent à entasser munitions et couvertures gonflées d’eau afin de mieux supporter le feu ennemi. Ils se mirent également à couvrir de sable le pont afin d’absorber le sang qui coulera.

Un des pirates sous les ordres de Barbe Noire fut si inquiet qu’il lui demanda si sa femme savait où était enterré son trésor.

Ce à quoi le célèbre pirate répondit : “Seuls le Diable et Moi savons où il se trouve”.

Les premières lueurs du jour apparurent, et Barbe Noire ne semblait toujours pas inquiet. Il se mit au gouvernail de son navire, pendant que les hommes de Maynard encerclaient les pirates.

Soudain, Barbe Noire ordonna à ses marins de lever les voiles, et de mettre le cap vers la plage. Mais au lieu d’échouer son navire sur cette plage, Barbe Noire usa de son habileté, et amena son navire dans un étroit chenal, ce qui eut pour conséquence de bloquer dans le sable les navires ennemis.

Ainsi donc, Barbe Noire se mit à rire du piège tendu et de la réussite de sa mise en œuvre, et ordonna à ses compères tirer au canon sur les bateaux ennemis. Mais les explosions de toutes parts enlisa également le bateau pirate.

Une des chaloupes de la Royal Navy étant touchée, et prête à couler, Maynard indiqua à ses hommes qu’il fallait rapidement envoyer par-dessus bord les vivres et barils d’eau. Ainsi donc, la chaloupe fut sauvée et se dégagea du sable, pour finalement et péniblement dériver.

L’équipage de Barbe Noire se mit à lancer des grenades sur la chaloupe, pensant qu’elle était vide, et hissa la chaloupe à bord du bateau pirate. Mais les hommes de la Navy profitèrent de cette diversion pour sauter sur le pont, avec épées et pistolets.

Les pirates furent pris de court. La véritable bataille s’engagea alors, et les cris de douleur se firent entendre à des kilomètres.

Mais Barbe Noire n’eût pas encore dit son dernier mot ; avec un pistolet dans l’une de ses mains, et un énorme coutelas dans l’autre, il se confronta directement à Maynard.

Barbe Noire manqua d’abord sa cible, puis Maynard le blessa. Touché, donc, Barbe Noire parvint tout de même à reprendre son coutelas pour ôter l’épée des mains de Maynard, ce qui le fit reculer.

Barbe Noire fut sur le point de donner son coup de grâce, quand un marin de la Navy arriva par derrière pour lui trancher la gorge.

Depuis cette épique bataille, et en guise d’avertissement à tous les pirates, la tête de Barbe Noire fut accrochée à la proue du bateau de Maynard.

C’est ainsi que Maynard se mit à la recherche du fabuleux trésor de Barbe Noire, sans jamais le trouver ….

C’est en mourant que Barbe Noire emporta avec lui le lieu secret où était situé le trésor…

S’il avait réellement existé !

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