Le Pêcheur et sa Femme

 Dans la catégorie Allemagne, Histoires du soir

Il était une fois un pêcheur et sa femme qui vivaient tous les 2 dans une porcherie pas loin de la mer. Ils étaient très pauvres.

Tous les matins le mari partait à la pêche avec sa canne et un grand sac. Mais un jour il lui arriva quelque chose d’extraordinaire.

Alors qu’il était assis sur un rocher, sa ligne dans la mer, le regard perdu dans l’immensité de cette eau claire et bleutée, il vit l’hameçon s’enfoncer violemment.

Le pêcheur tira de toute ses forces et ramena un énorme turbot sur le rivage. Il était très content de sa prise et pensait déjà au bon repas qu’il allait faire avec ce poisson et comment il allait le cuisiner.

A ce moment là le poisson le regarda droit dans les yeux et lui dit :

« Ne me tue pas. Je ne suis pas un vrai turbot, je suis un prince. On m’a ensorcelé, remets-moi dans l’eau stp, ou je vais mourir. »

Le pêcheur était stupéfié ! Il se dit prince ou pas mais un turbot qui parle mérite de vivre. Et il le libéra et le remis dans la mer. En rentrant chez lui en fin de journée les mains vide, sa femme lui demanda ce qui s’est passé. Il lui raconta alors ses mésaventures. Sa femme furieuse qu’il n’est rien demandé en échange au turbot lui demanda de retourner le voir le demain et de lui demander une chaumière.

Le pêcheur obéit. Au petit jour le lendemain matin, en trainant un peu les pieds, il alla à l’endroit où il avait relâché le poisson et appela :

« Gentil prince ensorcelé, Beau turbot que j’ai pêché, Reviens exaucer un vœu : C’est ma femme qui le demande. »

A ces mots le poisson sortit la tête de l’eau et demanda :

« Que veut-elle donc ? »

Elle veut une chaumière, car elle en a assez de notre petite porcherie.

Va rentres chez toi. Elle l’a déjà. »

Le pêcheur retourna chez lui et vit sa femme debout devant la porte de leur jolie chaumière. Elle était toute contente. Ils vécurent plusieurs années heureuses dans leur nouvelle demeure. Puis un jour la femme repensa au turbot et dit à son mari :

« Après tout ce que tu as fait pour lui il aurait pu nous donner un château. Retourne le voir et demande-le-lui ! »

Le cœur gros, il obéit encore un fois à sa femme et retourna sur le rivage et appela le turbot. Il lui fit part des souhaits de sa femme. Son vœu fut de nouveau exaucé.

Le pêcheur s’en retourna chez lui et trouva sa femme en haut des marches d’un somptueux château. A l’intérieur le sol était en marbre, la vaisselle en or et pleins de domestiques. Mais cela ne suffisait toujours pas à sa femme. Elle voulait maintenant être reine.

Le cœur de plus en plus lourd il alla faire la demande au turbot. Encore une fois son vœu fut exaucé. Et en rentrant chez lui il trouva sa femme dans la grande salle d’un immense palais, assise sur un trône de diamant, une couronne d’or sur la tête et à la main un sceptre d’argent et une nuée de serviteurs agenouillés à ses pieds.

Voyant cela le pêcheur dit à sa femme.

« Te voilà heureuse. Tu as maintenant tout ce que tu désirais. 

Non, dit-elle. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin. J’ai hâte d’être impératrice. »

A la demande du pêcheur, elle devint impératrice. Et comme à chaque fois, elle voulait toujours et encore plus. Elle demanda ensuite à être Pape. Mais au bout de 2 jours ça ne lui suffisait déjà plus. Elle fit une autre demande à son mari. Mais cette fois-ci il fut si effrayé qu’il refusa. Sa femme se mit dans une fureur folle, hurla et fixa son mari d’un œil si méchant qu’il céda et alla voir le turbot et l’appela :

« Gentil prince ensorcelé, Beau turbot que j’ai péché, Reviens exaucer un vœu : C’est ma femme qui le demande. »

Sur le rivage, le vent soufflait en ouragan, les vagues étaient hautes mais le turbot répondit présent. Il demanda :

« Que veut-elle cette fois

Elle veut être… Dieu !  Bégaya le pêcheur.

Va ! » dit tout simplement le Turbot. Et il retourna dans les profondeurs de la mer.

Le pêcheur craignait de rentrer chez lui. Mais en arrivant à sa maison il trouva sa femme pleurant de rage devant leur porcherie.

Moralité de l’histoire : à trop vouloir elle a tout perdu.

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