Ce que vous offrez vous sera rendu

 Dans la catégorie Népal

Un jour, alors que Bouddha marchait sur un petit chemin de terre, en direction d’un village où ses fidèles l’attendaient, il fut interpellé par un groupe de jeunes voyous. Ces adolescents aimaient se moquer, critiquer et humilier les gens. C’était leurs passe-temps favoris. Surpris par leurs attitudes, Bouddha s’assit sur un rocher pas loin de ces jeunes et les laissa continuer sans rien dire. Quand ils commencèrent à se calmer, Bouddha leur demanda :

  • « Eh bien messieurs, quel plaisir avez-vous reçu en me critiquant ainsi ? »

Les jeunes recommencèrent de plus belle, trouvant ce qu’il avait dit rigolo et ridicule, et profitèrent pour l’humilié et le rabaisser de nouveau.

Fatigués et contents de ce moment de moquerie, ils décidèrent de rentrer chez eux. Mais Bouddha les interpella et leur dit :

  • « Ecoutez-moi, avant que vous ne partiez, j’aimerai vous dire ceci. Ne savez-vous donc pas qui je suis ? Dans le village où je me rends, je suis aimé et respecté. Si mes fidèles découvrent la façon dont vous m’avez traité, vous risquez de le payer de vos vies. Pour vous épargner cela, je suis resté assis, ici, sur ce rocher et je vous ai laissé me critiquer et me salir de la façon la plus vile qui soit. Je vous ai donc fait une grande faveur ! Habituellement, quand on veut donner de la joie aux gens, on doit faire des efforts, dépenser de l’argent et entreprendre des préparatifs. Là, je n’ai rien eu de tout cela à faire. Juste m’asseoir ici, sur ce rocher à coté de vous, et vous permettre de me critiquer, d’être heureux. Je suis donc responsable de votre joie, sans en avoir eu l’intention de la donner. Je vous ai tous rendu heureux ! Et au lieu d’être triste et abattu, par toutes ces méchantes remarques que vous m’avez faites, je suis heureux moi aussi, car je vous ai donné de la joie et du bonheur dans vos cœurs. »

Les jeunes s’assirent par terre, devant lui, et l’écoutèrent parler, tellement ils étaient touchés par ces paroles. Bouddha leur dit encore :

  • « Imaginons qu’un homme très pauvre, portant des vêtements déchirés, frappe à votre porte et vous demande l’aumône. Et imaginons qu’au lieu de lui donner de l’argent, vous lui donnez à manger, mais ce que vous lui offrez, n’ai pas ce qu’il attendait. Imaginons qu’il refuse. Que faites-vous ?

Ils dirent tous en cœur :

  • « Eh bien, si tu ne veux pas de ce que je te donne, tant pis pour toi, je le garde ! »

Bouddha leur expliqua ensuite.

  • « Ce qui s’est passé tout à l’heure entre vous et moi est identique. Vous m’avez offert, l’aumône, en pensant que j’avais besoin de vos critiques. Vous me les avez offertes, gratuitement, sans que je vous le demande. Mais je ne l’accepte pas. Ce n’est pas ce dont j’ai besoin. Alors, comme dans l’histoire du pauvre homme que je vous ai raconté, tout vous revient. Le mal que vous pensiez m’avoir fait, c’est en faite à vous que vous l’avez fait, puisque je ne l’ai pas gardé. C’est comme un courrier en recommandé. Si le destinataire ne l’accepte pas, le facteur le retourne à l’expéditeur. Avez-vous compris mon enseignement ? Si vous dénigrez ou jalousez une personne, c’est une satisfaction bien mesquine, car aux finales, c’est à vous-même, que vous faites du mal. Car le mal appelle le mal. Ou encore, on récolte ce que l’on sème.”
Les derniers contes