Il était une fois un pêcheur. Vieux et très pauvre, il ne gagnait pas assez pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses trois enfants. Il allait pourtant pêcher tous les matins. Cependant, il ne lançait le filet que quatre fois, par habitude certainement.
Un beau matin, il partit en mer très tôt, et jeta son filet. Lorsqu’il le ramena à terre, il sentit une résistance. Il fut content, car il pensait avoir attrapé un gros poisson. Mais au bout d’un moment, cependant, seule la carcasse d’un âne resta dans le filet.
A midi, il n’eut point mangé. Il dit alors : “Je vais essayer une dernière fois. Si rien ne se passe, nous mangeront les semelles de nos babouches !”
Il lança le filet puis, avec grands efforts, le ramena comme auparavant. Mais cette fois, il y trouva un vase en cuivre jaune qui semblait être plein. Ça le rendit heureux : « Je vais le vendre », se dit-il, et avec cet argent j’achèterai une mesure de blé. »
Il regarda le vase de tous les côtés, et le secoua pour voir si quelque chose à l’intérieur faisait du bruit. Mais il n’entendit rien. Il ramassa alors son couteau et finalement l’ouvrit, avec beaucoup de difficultés.
Soudain, une fumée très épaisse s’ échappa, et il fut contraint de reculer de quelques pas. La fumée s’éleva sous la forme de petits nuages, et se répandit sur la mer et la côte, formant un épais brouillard.
Puis tous ces nuages se rassemblèrent, formèrent un corps géant, en réalité un génie deux fois plus grand que la taille moyenne d’un homme. Le pêcheur tenta alors de s’échapper, mais, apeuré, il ne put marcher, et trébucha.
En entendant ces paroles étranges, le pêcheur commença à lui parler calmement.
Le génie le regarda fièrement et lui répondit: “Avant que je ne te tue, parles-moi plus poliment.”
Le pêcheur, voyant qu’il s’exécuterait sans sourciller, ressentit soudain une douleur atroce, pas vraiment pour lui-même, mais pour ses trois enfants. Il se demandait ce qu’ils feraient sans lui….
Il répondit alors : « Je ne peux pas éviter la mort », dit-il au Génie, « Je me soumets donc à la volonté de Dieu. Mais auparavant, je voudrais que tu me dises la vérité en répondant à la question que je vais te poser. »
C’est alors que le Génie se transforma à nouveau en amas de nuages, se dispersant sur la côte. Comme au début, lors de son arrivée.
Puis, depuis l’intérieur du vase, le Génie cria alors : “Me voici dans le vase à nouveau, me crois-tu maintenant ? »
Mais au lieu de répondre à l’esprit, le génial pêcheur referma rapidement le vase, et inscrivit sur son couvercle le mot “Génie”.
C’est à cet instant que le Génie comprit qu’il fût trompé. Il lutta fortement pour ressortir, mais rien n’y faisait. De plus, le sceau du prophète Salomon l’en empêchait.
Le Génie se calma alors, et tenta de convaincre le vieux et rusé pêcheur.
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